ONU Tourisme - actualités | Édition FITUR 2022
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L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) se félicite de l’appel lancé par un autre organisme du système des Nations Unies, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), en faveur de la levée ou de l’assouplissement des restrictions sur les voyages.
Citant les mesures diverses engagées dans le monde face à l’apparition du variant Omicron de la COVID-19, l’OMS réitère que les restrictions sur les voyages n’empêchent pas la propagation internationale. Dans le droit fil des mises en garde récurrentes de la part de l’OMT concernant l’application de restrictions générales, le Comité d’urgence du Règlement sanitaire international de l’OMS, à sa dixième réunion (Genève, 19 janvier), s’est déclaré préoccupé que de telles mesures n'aient des effets néfastes sur les plans économique et social. L’OMS a ajouté qu’elles risquent aussi de décourager un signalement rapide et transparent des variants préoccupants faisant leur apparition.
Le Comité a noté également que les mesures visant les voyageurs internationaux, comme le dépistage, l’isolement et la quarantaine, et les vaccinations, devraient se fonder sur une évaluation des risques et éviter de faire peser la charge financière sur les voyageurs internationaux conformément à l’article 40 du Règlement sanitaire international.
Pour enrayer la propagation de nouveaux variants du virus, les restrictions générales sur les voyages sont tout simplement contre-productives
Le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, a déclaré : « Pour enrayer la propagation de nouveaux variants du virus, les restrictions générales sur les voyages sont tout simplement contre-productives. En réalité, en bloquant le nerf vital du tourisme, ces restrictions font plus de mal que de bien, surtout dans les destinations qui dépendent du tourisme international comme moteur de l’emploi, du bien-être économique et d’un changement durable. »
Le rapport de l’ONU World Economic Situation and Prospects Report (Situation et perspectives de l’économie mondiale) pour 2022, auquel l’OMT a fourni les données officielles sur les voyages, fait observer que le redressement des impacts de la pandémie est fragile et inégal, aussi bien dans les pays développés qu’en développement. Il souligne aussi l’important recul enregistré par rapport aux progrès qui avaient été accomplis pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD).
« Il est capital de faire redémarrer le tourisme pour amorcer la reprise et nous remettre sur la voie de la réalisation des ODD tout en répondant aux impératifs climatiques » a ajouté M. Pololikashvili. « L’OMT se félicite de ces nouvelles orientations de l’OMS relevant l’inefficacité des restrictions générales sur les voyages, et relaye aussi ses recommandations préconisant de ne pas faire du statut vaccinal la seule condition qui permette le retour des touristes, surtout quand on voit à quel point les taux de vaccination restent inégaux. »
Le Conseil des Membres affiliés de l’OMT a tenu aujourd’hui sa première réunion de 2022 dans le contexte du salon international du tourisme FITUR.
Parmi les principaux points à l’ordre du jour figurait l’élection du Président et des deux Vice-Présidents du Conseil des Membres affiliés pour ces quatre prochaines années. Les 23 membres du Conseil ont porté à la présidence l’Association des entreprises hôtelières de Madrid (AEHM), représentée par sa Vice-Présidente exécutive, Mme Mar de Miguel. Ils ont choisi à la première vice-présidence la Chambre argentine de tourisme, représentée par son Président, M. Gustavo Hani, et à la deuxième vice-présidence ‘Chameleon Strategies’, représenté par son PDG, M. Jens Thraenhart.
Je voudrais féliciter personnellement la Présidente et les Vice-Présidents élus pour leur dévouement, en leur souhaitant beaucoup de succès dans leurs nouvelles fonctions
À l’issue des élections, la nouvelle Présidente, Mme Mar de Miguel, a exprimé sa gratitude au reste des membres du Conseil pour la confiance placée en elle. Elle a fait part de sa détermination à travailler pour mettre à profit tout le potentiel du réseau des Membres affiliés de l’OMT afin de promouvoir un meilleur tourisme, renforcer la coopération public-privé et accélérer le redressement du secteur.
Le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, a déclaré pour sa part : « L’OMT se tient prête à travailler aux côtés du nouveau Conseil des Membres affiliés. Je voudrais féliciter personnellement la Présidente et les Vice-Présidents élus pour leur dévouement, en leur souhaitant beaucoup de succès dans leurs nouvelles fonctions. »
Le Conseil des Membres affiliés est l’organe de représentation des plus de 500 Membres affiliés de l’OMT. Il est chargé notamment de faire des recommandations et des propositions au Secrétaire général aux fins de la préparation du programme de travail des Membres affiliés et sur toute question intéressant le collectif des Membres affiliés.
Suite à l’approbation par l’Assemblée générale de l’OMT, à sa vingt-quatrième session, du nouveau cadre juridique des Membres affiliés, conférant au Conseil des prérogatives plus poussées, celui-ci va s’employer à renforcer le rôle des Membres affiliés au sein de l’Organisation et à resserrer le partenariat entre les acteurs privés du tourisme et les États membres de l’OMT.
L’OMT fait paraître le premier d’une série de guides d’investissement dans le tourisme pour des pays spécifiques. Cette nouvelle publication a été mise au point avec le Ministère du tourisme de la République dominicaine et le Centre national d’exportation et d’investissement PRODOMINICANA. Elle fournit aux investisseurs des éléments d’analyse essentiels, avec comme objectif d’accroître les investissements directs étrangers (IDE) dans cette destination des Caraïbes.
Rendu public au salon du tourisme FITUR se tenant à Madrid, le Guide d’investissement est un outil très complet à l’usage des acteurs intéressés par les perspectives en matière d’IDE. Il vise, en particulier, à attirer, promouvoir et maintenir les investissements allant à des initiatives en faveur du tourisme durable en République dominicaine, notamment celles créant des emplois localement et renforçant la résilience de l’ensemble du secteur. On y expose le potentiel d’une coopération public-privé plus étroite, en soulignant l’importance de destiner des investissements à la mise en place de nouveaux modèles d’exploitation touristique centrés sur l’innovation et la durabilité.
Comme le relève le guide de l’OMT, la République dominicaine représente pour les investisseurs un choix parmi les plus concurrentiels, pour diverses raisons : excellente situation géographique, cadre juridique solide, stabilité économique et infrastructure moderne.
D’après les données réunies par l’OMT et fDi Markets, du Financial Times, quelque 26 projets touristiques en République dominicaine ont reçu environ 5,7 milliards d’USD sous la forme d’investissements en installations entièrement nouvelles entre 2016 et 2020. Parallèlement, le pays a connu un taux de croissance annuelle du PIB d’environ 5 % ces 25 dernières années, le double de la moyenne régionale. Ces dernières années, le Gouvernement dominicain a cherché à attirer encore plus d’IDE, notamment par une restructuration des zones franches, des incitations à investir dans le tourisme et la signature de l’accord de libre-échange entre la République dominicaine et l’Amérique centrale (DR-CAFTA).
En 2021, l’économie de la République dominicaine s’est redressée, renouant avec les niveaux de croissance d’avant la pandémie. Il est à noter que le secteur du tourisme est intervenu dans ce redressement à hauteur d’environ 38 %. D’après les chiffres du Ministère du tourisme (MITUR), en décembre 2021, le redressement du tourisme assurait le maintien d’environ 300 000 emplois, grâce au plan de redressement du tourisme responsable engagé par le Président de la République, Luis Rodolfo Abinader Corona. Ce plan a permis de vacciner très tôt les travailleurs du secteur, si bien que le pays a été parmi les premières destinations au monde à rouvrir ses frontières.
L’OMT et IE University continuent de tenir leur engagement commun de cultiver les talents et de promouvoir une éducation accessible dans le tourisme avec l’annonce de nouvelles bourses d’études pour suivre les formations de la ‘UNWTO Online Academy’. Alors que l’Organisation s’efforce d’élargir l’accès aux possibilités de formation et d’acquisition de compétences, et en étroite collaboration avec IE University, le Gouvernement de la République dominicaine allouera 300 bourses d’études à des étudiants de cette destination touristique de premier plan.
Les bourses d’études, financées par le Gouvernement de la République dominicaine, ont été annoncées par le Président dominicain, Luis Abinader, et par le Ministre du tourisme, David Collado, qui étaient accompagnés par le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, et par le Président d’IE University, Diego del Alcázar Benjumea, lors d’une visite à la IE Tower, le nouveau campus de l’université misant sur la technologie et la durabilité qui a ouvert ses portes dans le nord de Madrid.
Cette initiative vise à donner accès à 100 étudiants d’horizons variés à un large éventail de formations en ligne, pour les doter des compétences dont ils auront besoin pour commencer à travailler dans le tourisme ou faire avancer leur carrière dans le secteur. Les formations sont disponibles en trois langues (anglais, arabe et espagnol) et dispensées par certains des plus grands experts de renommée mondiale, notamment d’IE University, partenaire de l’OMT.
Le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, a souhaité la bienvenue au Président Abinader et salué l’engagement du Gouvernement dominicain en faveur du tourisme. Il a fait observer que la République dominicaine a été l’une des premières destinations à rouvrir ses frontières, et cette mesure a permis de préserver des milliers d’emplois et aidé à relancer l’économie.
M. Pololikashvili a ajouté : « Il faut que tout un chacun puisse acquérir les connaissances et les compétences voulues pour travailler dans le tourisme et pour écrire l’avenir du secteur. Les 300 bénéficiaires des bourses d’études de la République dominicaine vont aider à positionner ce pays comme une destination touristique de pointe à l’échelle mondiale, et comme un partenaire clé de l’OMT dans la région des Amériques. »
Le Président d’IE University, Diego del Alcázar Benjumea, a participé à la cérémonie de signature du programme de bourses d’études. Il a souligné « la contribution exceptionnelle du tourisme à la croissance économique des destinations de vacances et des marchés émetteurs, mais aussi au bien-être de tous », ajoutant que « le tourisme restera en forte expansion après la pandémie, et la clé de cet essor sera la formation des professionnels du secteur ».
À ce jour, la UNWTO IE University Online Tourism Academy a accueilli près de 15 000 étudiants de 190 pays et l’éducation reste une priorité centrale de la direction de l’OMT.
En 2021, le tourisme mondial a progressé de 4 % par rapport à 2020 (415 millions contre 400 millions). Cependant, les arrivées de touristes internationaux (visiteurs qui passent la nuit) sont restées inférieures de 72 % à celles de 2019, l’année d’avant la pandémie, d’après les premières estimations de l’OMT. Ces chiffres s’inscrivent dans le prolongement d’une année 2020 qui aura été la pire année de l’histoire du tourisme, marquée par une chute de 73 % des arrivées internationales.
Le premier numéro de 2022 du Baromètre OMT du tourisme mondial fait apparaître que l’augmentation des taux de vaccination, conjuguée à l’assouplissement des restrictions sur les voyages grâce au renforcement de la coordination et des protocoles transfrontières, a permis de libérer la demande comprimée. Le tourisme international a connu un léger rebond au deuxième semestre 2021, avec des arrivées internationales en repli de 62 % au troisième trimestre comme au quatrième trimestre par rapport aux niveaux d’avant la pandémie. D’après les données limitées à disposition, les arrivées internationales en décembre ont été de 65 % inférieures aux niveaux de 2019. L’impact du variant Omicron et de l’explosion des cas de COVID-19 reste encore à déterminer dans toute son ampleur.
Le rythme du redressement demeure lent et inégal d’une région du monde à une autre en raison des différences en ce qui concerne les restrictions sur la mobilité, les taux de vaccination et les niveaux de confiance des voyageurs. Ce sont l’Europe et les Amériques qui enregistrent en 2021 les plus forts résultats par rapport à 2020 (+19 % et +17 % respectivement), tout en restant dans les deux cas inférieurs de 63 % aux niveaux d’avant la pandémie.
Par sous-région, les Caraïbes affichent la meilleure performance (+63 % par rapport à 2020, mais 37 % en dessous de 2019) et certaines destinations se rapprochent, voire dépassent, les niveaux d’avant la pandémie. L’Europe méridionale méditerranéenne (+57 %) et l’Amérique centrale (+54 %) ont aussi bénéficié d’un net rebond, mais demeurent à des niveaux inférieurs de 54 % et 56 %, respectivement, aux niveaux de 2019. L’Amérique du Nord (+17 %) et l’Europe centrale et orientale (+18 %) remontent aussi au-dessus des niveaux de 2020.
Parallèlement, l’Afrique a connu une hausse de 12 % des arrivées en 2021 par rapport à 2020, même si les chiffres restent de 74 % inférieurs à ceux de 2019. Au Moyen-Orient, les arrivées ont reculé de 24 % par rapport à 2020 et de 79 % par rapport à 2019. En Asie-Pacifique, les arrivées étaient encore de 65 % en dessous des niveaux de 2020 et de 94 % inférieures aux chiffres d’avant la pandémie, de nombreuses destinations restant fermées aux voyages non essentiels.
La contribution économique du tourisme en 2021 (mesurée en produit intérieur brut direct du tourisme) est estimée à 1 900 milliards d’USD, au-dessus des 1 600 milliards d’USD de 2020, mais encore bien loin des chiffres d’avant la pandémie (3 500 milliards d’USD). Les recettes d’exportation du tourisme international pourraient dépasser les 700 milliards d’USD en 2021, ce qui représente un léger mieux par rapport à 2020 en raison de l’augmentation des dépenses par voyage, mais c’est moins de la moitié des 1 700 milliards d’USD enregistrés en 2019.
Le niveau moyen de recettes par arrivée devrait atteindre 1 500 USD en 2021, contre 1 300 USD en 2020. Cela s’explique par les volumes importants d’épargne accumulée et l’allongement de la durée des séjours, et par les tarifs de transport et d’hébergement plus élevés. La France et la Belgique font état de baisses des dépenses touristiques relativement plus faibles, de -37 % et de -28 %, respectivement, par rapport à 2019. L’Arabie saoudite (-27 %) et le Qatar (-2 %) affichent aussi des résultats légèrement meilleurs en 2021.
Les dernières indications en provenance du groupe d’experts de l’OMT sont que la plupart des professionnels du tourisme (61 %) tablent sur des perspectives plus favorables pour 2022. Ils sont 58 % à s’attendre à un rebond en 2022, essentiellement au troisième trimestre, et 42 % à tabler sur un rebond potentiel seulement en 2023. Les experts sont une majorité (64 %) à estimer maintenant que le retour des arrivées internationales aux niveaux de 2019 n’interviendra qu’en 2024 ou après, contre 45 % d’après l’enquête de septembre.
L’indice de confiance de l’OMT affiche des signes de légère baisse pour janvier-avril 2022. Les principaux facteurs identifiés par les experts pour la reprise efficace du tourisme international sont : des campagnes de vaccination conduites rapidement et à plus grande échelle, suivies par une levée générale des restrictions sur les voyages, et une coordination accrue et des informations plus claires sur les protocoles de voyage.
Les scénarios de l’OMT tablent sur une croissance des arrivées de touristes internationaux allant de 30 % à 78 % par rapport à 2021. Toutefois, ce sont des niveaux encore de 50 % à 63 % en dessous des niveaux d’avant la pandémie.
La vague récente de cas de COVID-19 et le variant Omicron devraient perturber la reprise et saper la confiance en ce début d’année 2022, sachant que des pays remettent en place des interdictions sur les voyages et des restrictions visant certains marchés. Parallèlement, les vaccinations continuent de progresser de manière inégale et de nombreuses destinations ont encore leurs frontières complètement fermées, surtout en Asie-Pacifique. Un environnement économique difficile pourrait venir peser encore plus sur la reprise efficace du tourisme international, avec la flambée des cours du pétrole, une inflation en hausse, l’augmentation potentielle des taux d’intérêt, les niveaux élevés d’endettement et des chaînes d’approvisionnement qui restent perturbées. On peut néanmoins s’attendre à ce que la reprise du tourisme en cours dans de nombreux marchés, principalement en Europe et dans les Amériques, conjuguée à des vaccinations à grande échelle et à une levée générale et coordonnée des restrictions sur les voyages, aide à rétablir la confiance parmi les consommateurs et à accélérer le redressement du tourisme international en 2022.
Parallèlement au sursaut du tourisme international, le tourisme interne continue de tirer le redressement du secteur dans un nombre croissant de destinations, particulièrement celles ayant de vastes marchés internes. D’après les experts, le tourisme interne et les voyages près de chez soi, de même que les activités de plein air, les produits en rapport avec la nature et le tourisme rural figurent parmi les grandes tendances de voyage qui continueront de caractériser le tourisme en 2022.
Note : Les informations ci-dessus sont fournies sur la base des données disponibles réunies par l’OMT au moment de la publication.
Le tourisme est appelé à jouer un rôle majeur dans le redressement des économies nationales et du commerce mondial, ainsi que le relève l’édition 2022 du rapport ‘World Economic Situation and Prospects’ (Situation et perspectives de l’économie mondiale) établi par l’ONU. S’appuyant sur les données de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le rapport met en relief l’importance du secteur pour l’économie mondiale et en particulier pour les économies en développement, notamment les petits États insulaires en développement (PEID).
Après une contraction de 3,4 % à l’échelle de la planète en 2020 et un rebond de 5,5 % en 2021, l’économie mondiale devrait connaître une croissance de 4 % en 2022 puis de 3,5 % en 2023. Eu égard à son poids en tant que catégorie d’exportation de premier plan (avant la pandémie, le tourisme arrivait en troisième position dans le monde, derrière les carburants et la chimie) et étant donné son rôle comme source d’emploi et de développement économique, on s’attend à ce que la reprise du secteur tire la croissance dans toutes les régions du monde.
Le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, a déclaré : « La pandémie a donné un coup d’arrêt brutal au tourisme international qui a mis en lumière l’importance du secteur à la fois pour les économies nationales et pour les moyens d’existence individuels. Ce prestigieux rapport de l’ONU s’appuie sur les données et sur les analyses de l’OMT pour chiffrer le coût du repli du tourisme et montre à quel point la reprise du tourisme sera importante, en 2022 et par la suite. »
La pandémie a donné un coup d’arrêt brutal au tourisme international qui a mis en lumière l’importance du secteur à la fois pour les économies nationales et pour les moyens d’existence individuels
La dernière édition du rapport de l’ONU ‘World Economic Situation and Prospects’ (Situation et perspectives de l’économie mondiale) utilise des données clé de l’OMT sur les arrivées de touristes internationaux et sur les recettes touristiques pour illustrer la façon dont l’impact de la pandémie s’est ressenti au-delà du secteur. Les arrivées de touristes internationaux ont plongé de 73 % en 2020, tombant à des niveaux que l’on n’avait plus vus depuis 30 ans. Et s’il est vrai que le tourisme a connu une légère embellie au troisième trimestre 2021, les arrivées internationales de janvier à septembre 2021 sont restées inférieures de 20 % aux niveaux de 2020 et de 76 % aux niveaux de 2019 (l’OMT fera paraître le 18 janvier les résultats pour l’ensemble de l’année 2021).
La crise a fait des ravages au niveau de l’emploi, notamment dans l’hôtellerie, les services de voyages et le commerce de passage. Elle a frappé de façon disproportionnée les groupes vulnérables, comme les jeunes et les travailleurs migrants, de même que les travailleurs ayant les plus bas niveaux d’éducation et de compétences. Le fossé entre les femmes et les hommes s’est encore creusé, surtout dans les pays en développement, où l’on observe un plus fort recul de l’emploi et du travail des femmes que des hommes.
Étudiant de plus près le rôle du secteur dans le redressement économique, le rapport de l’ONU fait apparaître que de nombreuses destinations, en particulier de pays dépendant du tourisme, auront besoin de diversifier ce secteur d’activité durant 2022 et après. La publication montre, encore une fois en s’appuyant sur l’analyse de l’OMT, que beaucoup de destinations développent le tourisme interne et le tourisme rural pour aider les économies locales des zones rurales et en crise à stimuler la création d’emplois et protéger les ressources naturelles et le patrimoine culturel, et, parallèlement, permettre l’autonomisation des femmes, des jeunes et des populations autochtones. Le rapport relève, en outre, les mesures que peuvent prendre les petits États insulaires en développement pour qu’une plus grande part des retombées économiques du tourisme international revienne aux entreprises et aux professionnels locaux. Il fait observer, par exemple, que les « fuites » au niveau des recettes touristiques atteignent des proportions estimées à 80 % de tout l’argent dépensé par les touristes dans la région des Caraïbes.
En pleine préparation de son retour au salon du tourisme de Madrid FITUR (19-23 janvier), l’OMT, l’institution spécialisée des Nations Unies pour le tourisme, s’appuie sur son équipe toujours plus fournie d’influents ambassadeurs pour souligner le rôle que va jouer le tourisme comme moteur du redressement et comme secteur porteur d’opportunités en 2022 et par la suite.
À la veille de l’ouverture officielle de FITUR, le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, a reçu au siège de l’Organisation à Madrid le chef d’entreprise turc et patron de groupe hôtelier Yavuz Selim Yükselir, nommé l’an dernier Ambassadeur du tourisme de l’OMT, pour évoquer de nouvelles pistes de collaboration, en particulier dans l’hôtellerie et l’hébergement touristique.
Le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, a déclaré : « Je tiens à remercier Yavuz Selim Yükselir pour son soutien enthousiaste à l’OMT alors que s’ouvre une année pleine de défis et de chances à saisir pour le tourisme. C’est le moment que nos ambassadeurs du tourisme durable entrent en scène pour représenter notre secteur, en utilisant leur statut et leur influence pour faire valoir la capacité incomparable du tourisme de stimuler le redressement et d’être une force transformatrice dans nos vies. »
Consciente du besoin de diversité, l’OMT compte sur le soutien généreux de ses ambassadeurs du tourisme durable pour relayer ses messages et promouvoir le travail de l’Organisation auprès de publics du monde entier. Yavuz Selim Yükselir préside le Conseil d’administration de Yükselir Group, lequel intervient dans 12 secteurs d’activité différents, dont l’hébergement touristique, l’aviation, l’innovation et la technologie, et est présent dans 24 pays. Il a été désigné Ambassadeur de l’OMT en janvier 2021, rejoignant de grandes personnalités du monde du sport, du spectacle, de la gastronomie et des affaires, entre autres.
Cette année aura été encore une année difficile pour nos sociétés, pour nos économies et pour le tourisme. Des millions et des millions d’emplois et d’entreprises restent menacés, leur sort suspendu à l’évolution de la crise et aux interventions des pouvoirs publics.
Cela étant, nous voici loin de là où nous étions lorsque la pandémie a été déclarée, en mars 2020, car nous avons su poser comme bases de la relance du tourisme la durabilité, l’innovation et la population, en misant sur l’investissement dans un avenir résilient.
Au cours de l’année écoulée, les campagnes de vaccination tout comme le dépistage et le traitement de la COVID-19 ont beaucoup progressé. De même, il y a eu des avancées significatives pour trouver le bon équilibre entre, d’une part, protéger la population et, d’autre part, maintenir la contribution vitale du tourisme, comme en témoigne la collaboration efficace entre l’OMT et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) depuis le tout début de la pandémie.
C’est une approche multilatérale et fondée sur la collaboration qui est, et doit rester au cœur des efforts pour mettre à profit les enseignements tirés en si peu de temps.
Depuis le premier jour, nous plaidons en faveur de protocoles de voyage harmonisés. Ceux-ci tiennent une place centrale dans la reprise du tourisme dans de nombreuses régions du monde, en particulier les destinations de l’hémisphère Nord pendant la haute saison estivale.
Nous nous sentons également encouragés par la résilience et la détermination affichées par la filière tourisme elle-même et par nos États membres.
La pandémie a montré, comme jamais auparavant, l’importance du tourisme pour nos économies et pour nos sociétés. Le tourisme est maintenant à l’ordre du jour sur la scène mondiale et occupe une place centrale dans les plans d’action nationaux et internationaux pour le redressement.
Les concours d’innovation de l’OMT et de start-up suscitent toujours plus d’intérêt. Ils font émerger les talents et traduisent un désir partagé d’ouverture à de nouveaux acteurs et aux idées nouvelles.
Notre écosystème mondial d’innovation compte à présent plus de 12 000 start-up de 160 pays, 83 millions d’USD mobilisés et 300 entreprises partenaires actuellement à l’œuvre pour mettre au point de nouvelles technologies dans le tourisme.
Les programmes de l’OMT en matière d’éducation ont une portée sans précédent : ils ont accueilli plus de 20 000 étudiants de 100 pays en seulement 18 mois. Nous cherchons à promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie grâce à des partenariats avec les cinq institutions les plus prestigieuses au monde du tourisme et de l’hôtellerie. À elles toutes, IE University, Les Roches, Glion Institute, l’École Ducasse et Swiss Education Group proposent 19 cours en ligne en espagnol, en anglais et en arabe, formant véritablement une « université en ligne d’universités ».
Tout ce travail repose sur l’analyse des données relatives aux investissements dans le tourisme rendue possible par notre partenariat avec le Financial Times. L’OMT a ainsi pu faire paraître les premières Lignes directrices en matière d’investissement dans le tourisme, auxquelles nous cherchons maintenant à donner une dimension supplémentaire en élaborant des lignes directrices pour l’exploitation touristique par pays.
On ne saurait concevoir la relance du tourisme sans investissements verts. Nous collaborons avec des institutions telles que la Société financière internationale (IFC), de la Banque mondiale, et la Banque interaméricaine de développement. À ce jour, plus de 200 investisseurs ont rejoint le réseau mondial d’investissement de l’OMT à l’appui d’activités cruciales, comme aider les chaînes hôtelières de 50 pays à devenir plus durables.
Le secteur du tourisme est prêt à s’atteler à la tâche pour être à la hauteur de ses responsabilités à l’égard de la population et de la planète, comme en témoigne l’énorme intérêt suscité par la Déclaration de Glasgow sur l’action climatique dans le tourisme rendue publique au Sommet des Nations Unies sur le climat (COP26). Les engagements se multiplient pour réduire de moitié les émissions d’ici 2030 et atteindre zéro émission nette le plus tôt possible avant 2050 : par centaines, des pays membres, destinations individuelles, entreprises mondiales, acteurs locaux et médias se mobilisent, et leur nombre ne cesse de grandir.
Pour la population, nous veillons à ce que les retombées du tourisme soient partagées le plus largement et le plus équitablement possible. Dans ce but, nous défendons le tourisme comme moteur du développement rural, par exemple dans le cadre de l’initiative de l’OMT des Meilleurs villages pour le tourisme. Lancée avec beaucoup d’enthousiasme cette année, celle-ci a permis de mettre à l’honneur 44 villages de 32 pays lors de notre récente Assemblée générale, récompensant leur engagement de développer le tourisme en ayant en ligne de mire les objectifs de développement durable.
La vingt-quatrième session de l’Assemblée générale de l’OMT a rassemblé nos Membres à Madrid pour parler d’une seule voix. Les Membres ont félicité l’OMT pour le travail accompli pendant la pandémie et pour sa vision de l’avenir à la fois de l’Organisation et du secteur, et ont entériné des initiatives majeures comme le premier Code international de protection des touristes. Ce cadre juridique appelé à faire date est destiné à rétablir la confiance envers les voyages, laquelle est un ingrédient vital pour la reprise.
Je suis très reconnaissant du large soutien exprimé par nos Membres qui ont placé leur confiance en moi pour accomplir un deuxième mandat de Secrétaire général de l’OMT.
Dans une crise, on voit ce qui est important et qui sont ses amis.
La pandémie a montré, comme jamais auparavant, l’importance du tourisme pour nos économies et pour nos sociétés. Le tourisme est maintenant à l’ordre du jour sur la scène mondiale et occupe une place centrale dans les plans d’action nationaux et internationaux pour le redressement.
Quant à l’appui à l’OMT, il n’a jamais été aussi fort ou aussi visible. Ces 12 derniers mois, nous avons renforcé nos principaux partenariats dont ceux avec le G20 et le G7, avec l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), avec la Banque mondiale, avec la Banque interaméricaine de développement (BID), avec la Société andine de développement (SAD) et avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Nous avons à présent une voix qui porte au plus haut niveau du système des Nations Unies, avec notamment la reconnaissance historique du rôle du tourisme et de l’OMT par le Secrétaire général de l’ONU.
L’OMT a accompli une avancée majeure pour être sur le terrain aux côtés des Membres. Cette année, nous avons ouvert le premier bureau régional pour le Moyen-Orient à Riyad, dans le Royaume d’Arabie saoudite. Installé et ouvert en un temps record, ce bureau va être une plateforme pour tenir notre engagement en faveur de l’éducation et servir de centre mondial pour le tourisme et le développement rural.
Nous nous employons à nous rapprocher de nos Membres des autres régions et chercherons aussi à ouvrir les premiers bureaux régionaux en Afrique et dans les Amériques.
Parallèlement aux préparatifs concernant ces nouveaux centres, nous accueillons également de nouveaux États membres. Antigua-et-Barbuda, où le tourisme est un pilier de l’économie, fait son entrée à l’OMT. C’est un signe que les pays qui dépendent du tourisme comptent sur l’OMT et s’appuient sur elles, et nous sommes, pour notre part, prêts à tenir notre rôle. En outre, notre réseau de Membres affiliés issus du secteur privé, des administrations locales, destinations et milieux universitaires ne cesse de prendre de l’ampleur.
Notre collaboration avec des organes de presse s’étend elle aussi grâce à de nouveaux partenariats conclus avec Euronews, Xinhua et Travel Index, en plus de la relation existante avec CNN International. De la sorte, le message concernant le rôle du tourisme au service du développement pourra continuer à être diffusé auprès d’un auditoire mondial qui n’a jamais été aussi vaste et aussi varié.
L’évolution de la pandémie en cette fin d’année pousse à la vigilance et à faire passer encore une fois la santé publique avant toute autre considération.
Mais c’est aussi la confirmation de notre position initiale, à savoir que l’on ne pourra avancer qu’en travaillant en collaboration et par des mesures reposant sur des données factuelles, pas des spéculations ou des calculs politiques.
En prenant appui sur les réalisations de 2021, l’OMT est bien placée pour bâtir un meilleur tourisme ces prochaines années, avec un secteur prêt à redémarrer quand les conditions seront réunies.
C’est dans cet esprit que je vous souhaite à toutes et à tous santé et sérénité en 2022. L’OMT se tient à vos côtés pour continuer à avancer ensemble.
Zurab Pololikashvili
Le Secrétaire général
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