04 mai 2021

Le tourisme a été l’un des secteurs les plus durement touchés par la pandémie de COVID-19. D’abord, parce que les restrictions sur la mobilité et l’activité ont entravé le fonctionnement des acteurs qui forment la chaîne de valeur du tourisme et gravement compromis leurs résultats ; mais, surtout, parce que la pandémie et ses conséquences vont représenter indéniablement l’une des plus fortes perturbations que le monde du tourisme et des voyages ait jamais connues. Ce double phénomène est, en particulier pour les régions et les pays qui continuent de miser beaucoup sur le tourisme, une injonction à ne plus attendre pour revoir les bases de leur positionnement concurrentiel actuel sur les marchés touristiques internationaux et pour trouver de nouveaux leviers dans une optique renouvelée de tourisme responsable.

Partant de la conviction que la durabilité est un ressort fondamental du développement de l’activité selon un mode de croissance garantissant une utilisation rationnelle des ressources naturelles et environnementales, l’économie circulaire se présente comme une importante démarche de progrès, à l’appui de la compétitivité mondiale durable des destinations. C’est là un changement systémique qui touche tous les secteurs et tous les acteurs du tissu local. Cependant, l’hôtellerie, du fait du poids qui est le sien et du caractère transversal de sa chaîne de valeur, est en mesure de prendre la tête de ce processus et de servir de « laboratoire de circularité », par rapport au reste du secteur du tourisme et à d’autres branches d’activité de la destination.

Consciente de cette question, et vu le manque de références mondiales abordant l’application pratique de la notion de circularité dans l’exploitation hôtelière, la Fondation IMPULSA BALEARS, suivant les recommandations de la Vision One Planet et avec le soutien du groupe Iberostar et de l’OMT, a jugé utile de s’atteler à l’élaboration d’un cadre stratégique propre à la circularité hôtelière, aligné sur les principes en vigueur et les instruments mondiaux, avec pour objet de : i) faciliter l’établissement et le suivi des bonnes pratiques parmi les acteurs du secteur ; ii) favoriser les relations circulaires tout le long de sa chaîne de valeur ; et, de cette manière, iii) contribuer à remédier aux insuffisances de la mise en œuvre des principes mondiaux en matière de durabilité et dans le tourisme au niveau local.

Il est proposé que le passage à la circularité de l’actuel modèle d’exploitation hôtelière repose sur 3 piliers stratégiques en vue de l’adoption, suivant les indications du programme du Pacte mondial des Nations Unies, d’une triple perspective : stratégique, opérationnelle et culturelle. Concrètement, ces piliers prévoient que toute stratégie circulaire contribue à la gestion des ressources disponibles – en matière d’investissement, d’innovation et de gouvernance d’entreprise –, à la modernisation des modes opératoires internes – pour l’allocation des actifs, les approvisionnements et la formulation de la charte de service –, et à l’implication des parties prenantes ou groupes d’intérêt principaux– tels que les travailleurs, les fournisseurs et les clients, y compris les B2B. À cet égard et pour aider à traduire la stratégie en actes, le cadre propose 13 axes d’intervention circulaire dont la mise en œuvre suppose, pour les entreprises hôtelières, un travail de suivi en continu lié à la réalisation des objectifs annuels fixés dans leurs stratégies respectives en faveur de la circularité. Dans ce but, le cadre propose aussi un dispositif de mesure, pour que les entreprises hôtelières puissent inscrire leur vision stratégique à l’intérieur d’un système équilibré et intégré pour suivre les progrès de leur exploitation sur la voie de la circularité, notamment au moyen d’une batterie de 81 indicateurs clef de performance (KPI) directement liés à 125 interventions pour mettre en œuvre les bonnes pratiques en matière de circularité.  

Enfin, les principes du cadre stratégique peuvent être facilement reliés aux normes relatives à l’établissement des rapports en vigueur dans le monde en matière de durabilité, aux composantes des systèmes de certification environnementale et aux directives et objectifs mondiaux globalement liés au Programme 2030. On relèvera également que le cadre aidera à la prise de décision des entreprises hôtelières quelle que soit la destination où elles aient leur portefeuille d’établissements – d’où le caractère mondial de cette proposition ayant pour ambition ultime le développement de destinations plus circulaires.

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Cet article a été soumis par IMPULSA BALEARS pour « Transformer la Vision One Planet en actes ». IMPULSA BALEARS est une entité privée à but non lucratif servant de plateforme de savoir stratégique et d’interaction régionale. Notre mission : faciliter la prise de décision des agents économiques et sociaux dans leurs processus respectifs de refonte stratégique et en garantir ainsi l’impact sur la compétitivité globale des Baléares. Plus de 50 entreprises, la Confédération des associations d’entreprises des Baléares (CAEB) et le Gouvernement des îles Baléares sont dans notre conseil d’administration.