Les industries touristiques, qui sont généralement à forte intensité de main-d’œuvre, font travailler beaucoup de gens. Il y a parmi eux des cadres bien formés, mais aussi un grand nombre de travailleurs pouvant difficilement trouver un emploi ailleurs, comme ceux qui viennent d’arriver sur le marché du travail (les jeunes et les migrants), les femmes chargées de famille ne pouvant travailler qu’à temps partiel ou les travailleurs peu qualifiés en général. Le tourisme apporte aux travailleurs un revenu et une expérience. Il contribue ainsi à leur intégration sociale et à leur épanouissement personnel

En revanche, le secteur touristique manque de main-d’œuvre possédant les qualifications ou les compétences minimum nécessaires. Comme il leur arrive souvent d’être insatisfaits de leur emploi et de leurs conditions de travail, les employés du tourisme ont tendance à prospecter ailleurs, à la recherche de quelque chose de mieux. Ils sont susceptibles de lâcher leur emploi à la première occasion pour un travail plus décent.

Dans le secteur du tourisme, on connaît souvent assez mal le milieu du travail faute de données fiables. Il n’existe qu’un petit nombre de pays possédant des statistiques dignes de ce nom sur l’emploi dans les industries touristiques. Une amélioration des méthodes de collecte des données statistiques et de la couverture des personnes travaillant dans les industries touristiques permettrait d’obtenir des informations fiables et cohérentes sur l’emploi, la structure des postes, les qualifications, les compétences, les conditions de travail, les salaires et la rémunération, etc.

C’est dans ce but que ONU Tourisme et l’Organisation internationale du travail (OIT) coopèrent depuis quelques années aux termes d’un accord portant sur l’emploi et le travail décent dans le tourisme. Ce travail est mené conjointement par le Département des statistiques de l’OIT et le programme de ONU Tourisme Statistiques et compte satellite du tourisme.

L’accord susmentionné couvre notamment l’amélioration des méthodes nationales de collecte de données sur l’emploi dans les industries touristiques. C’est avec cet objectif en tête que les deux organisations ont entrepris diverses initiatives, dont la première a été l’élaboration de la publication conjointe : Sources and Methods: Labour Statistics. Employment in the Tourism Industries – Special Edition (uniquement en anglais). On y trouve des descriptions méthodologiques des séries statistiques sur l’emploi, les traitements et les heures de travail dans les industries touristiques dérivées de différentes sources, ainsi que les méthodes utilisées par les pays pour calculer les variables ci-dessus.

La deuxième de ces initiatives consiste à formuler des orientations générales à l’aide d’un questionnaire détaillé s’appuyant sur cette publication, La publication "Measuring Employment in the Tourism Industries - Guide with Best Practices" (Mesurer l’emploi dans les industries touristiques – Guide et bonnes pratiques) donne des exemples de bonnes practiques de certains pays concernant la mesure de l’emploi dans les industries touristiques grâce à leur capacité de créer un ensemble complet d’indicateurs sur l’emploi.

La troisième initiative aura pour finalité de tester l’intérêt pratique du guide technique dans deux pays qui serviront d’études de cas. Le but : mieux comprendre quels sont les indicateurs de l’OIT en matière de travail décent que l’on pourrait établir dans le contexte du tourisme.