Première Conférence ministérielle OMT/OACI sur le tourisme et le transport aérien en Afrique
L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) et l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) organisent ensemble, avec le Gouvernement de la République de Cabo Verde, la première Conférence ministérielle OMT/OACI sur le tourisme et le transport aérien en Afrique à Santa Maria, île de Sal (Cabo Verde), du 27 au 29 mars 2019.
Le tourisme et l’aviation sont interdépendants et cette relation est reflétée au niveau mondial dans les mandats respectifs de l’OMT et de l’OACI. L’OMT encourage un tourisme responsable, durable et universellement accessible entendu comme un moteur de la croissance économique et du développement durable, et l’OACI établit des normes et des politiques pour l’aviation en matière de sécurité, de sûreté, d’efficacité, de protection de l’environnement et de développement économique du transport aérien.
Dans le droit fil de « Transformer notre monde : le Programme de développement durable à l’horizon 2030 » énoncé par les Nations Unies, la Conférence ministérielle aura pour principal objectif de : a) repérer les possibilités et les défis associés au développement de la connectivité et de la fluidité des voyages sur le continent africain ; b) favoriser les analyses et les réponses communes aux impératifs économiques par un renforcement du dialogue entre les deux secteurs ; et c) susciter la volonté politique de faire une place aux priorités des deux secteurs dans les programmes d’action nationaux, régionaux et mondiaux.
Cette rencontre ministérielle conjointe OMT/OACI qui réunira à la fois les décideurs clés et les principales parties prenantes marquera un tournant important pour les deux secteurs. L’échange de savoir et de connaissances pointues contribuera considérablement à l’élaboration de solutions pragmatiques tournées vers l’avenir et de moyens d’action réalistes. Ainsi, les États africains pourront obtenir des retombées maximales et équilibrées du développement futur du tourisme et du transport aérien sur le continent et s’assurer leur juste part de la croissance à venir du tourisme mondial.
L’Afrique a sans aucun doute un énorme potentiel de croissance du tourisme et du transport aérien encore inexploité. En 2018, un record de 1,4 milliard de touristes ont franchi les frontières internationales, dont environ 55 % ont rejoint leur destination par avion. En Afrique, la croissance du tourisme a été estimée à 8 pour cent et les arrivées internationales ont atteint un niveau record, à 67 millions. Compte tenu de la forte dépendance du tourisme vis-à-vis du transport aérien et de l’importance critique que revêtent ces deux secteurs pour la croissance économique et le développement durable, la Conférence se concentrera sur le tourisme et le transport aérien en Afrique.
Il convient de noter que le ciel africain a considérablement changé avec l’apparition de nouveaux transporteurs aériens au cours des dernières décennies. Depuis l’adoption de la Décision de Yamoussoukro relative à la libéralisation de l’accès aux marchés du transport aérien en Afrique (approuvée en 2000), des évolutions positives ont également été observées dans plusieurs aéroports-pivot (hubs) africains. Cependant, il reste encore beaucoup à faire et d’engagement à mobiliser pour que la Décision de Yamoussoukro porte tous ses fruits.
La bonne nouvelle est le récent lancement du Marché unique du transport aérien en Afrique (MUTAA) par les chefs d’État africains à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 29 janvier 2018. À ce jour, 26 États africains ont adhéré officiellement à ses principes solennels et un ciel ouvert sur le continent africain pourrait bientôt être une réalité, instituant le cadre réglementaire nécessaire pour accroître les voyages internationaux intra-africains. Tout ceci met en évidence les effets encourageants de la libéralisation régionale sur le développement durable du transport aérien.