Avancée historique pour le tourisme à la COP29 : 50 pays soutiennent la Déclaration sur l’action climatique pour le secteur

Avancée historique pour le tourisme à la COP29 : 50 pays soutiennent la Déclaration sur l’action climatique pour le secteur

Plus de 50 pays ont apporté leur appui à une proposition qui fera date visant à intensifier l’action climatique dans le secteur du tourisme.

C’est la première fois dans l’histoire du sommet qu’a été programmée, durant la COP29, une Journée du tourisme, avec une première Réunion ministérielle consacrée au positionnement des politiques du tourisme à l’appui des objectifs nationaux pour le climat. À Bakou, les dirigeants publics et privés du secteur ont pris acte de l’importance de l’impact des changements climatiques sur le secteur du tourisme et de sa contribution aux émissions de gaz à effet de serre. Parallèlement, ils ont souligné la capacité que possède le tourisme de contribuer activement aux stratégies d’adaptation au climat et de régénération. Plus de 700 acteurs ont participé aux rencontres programmées lors de cette Journée du tourisme.

Les gouvernements unis autour de l’action pour le climat dans le tourisme

La première Réunion ministérielle a été présidée par M. Fuad Naghiyev, Président de l’Agence nationale du tourisme de la République d’Azerbaïdjan, et a bénéficié de la présence du Président de la COP29, S.E. M. Mukhtar Babayev, Ministre de l’écologie et des ressources naturelles de la République d’Azerbaïdjan, d’ONU Tourisme, du PNUE et de la CCNUCC.

À la COP29, le secteur du tourisme mondial a exprimé clairement son attachement à mener à bien une transformation positive en vue d’assurer un meilleur avenir pour notre planète

Le Secrétaire général d’ONU Tourisme, M. Zurab Pololikashvili, et la Directrice exécutive du PNUE, Mme Inger Andersen, ont insisté tous les deux sur la nécessité d’une approche fondée sur la science, en référence à de nouvelles études poussées ayant encore besoin d’un travail d’adaptation de l’université du Queensland, Membre affilié d’ONU Tourisme, qui portent à croire que le tourisme représente 8,8 % des émissions mondiales (à la fois directes et indirectes).

Dans son intervention, le Secrétaire général d’ONU Tourisme, Zurab Pololikashvili, a déclaré : « Pour la première fois, le tourisme figure dans le Programme d’action de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. La première Réunion ministérielle sur l’intensification de l’action climatique dans le tourisme marque un tournant, en faisant converger les ambitions et les actes et en traduisant la vision en engagement. À la COP29, le secteur du tourisme mondial a exprimé clairement son attachement à mener à bien une transformation positive en vue d’assurer un meilleur avenir pour notre planète. »

La Réunion ministérielle a rassemblé 10 Ministres du tourisme (Bélarus, Brésil, Costa Rica, Émirats arabes unis, Iran, Kazakhstan, Macédoine du Nord, Maldives, Monténégro, République tchèque), deux Ministres de l’environnement (Costa Rica et Maldives) et quatre  Vice-Ministres (Arabie saoudite, Ouzbékistan, République-Unie de Tanzanie). Les Secrétaires d’État de la République de Moldova, du Portugal, de la Zambie et du Zimbabwe étaient aussi présents. L’Organisation du tourisme des Caraïbes et l’Organisation du tourisme du Pacifique ont prononcé des déclarations au nom de leurs membres. Le Conseil mondial des voyages et du tourisme et World Sustainable Hospitality Alliance ont également pris la parole.

Les discussions de haut niveau ont débouché sur la signature par 52 gouvernements de la Déclaration de la COP29 sur l’intensification de l’action climatique dans le tourisme. 

Mesure, décarbonation, adaptation, régénération, finance, innovation

Les tables rondes de haut niveau ont réuni des experts universitaires, responsables politiques et représentants du secteur privé pour relever les ambitions climatiques du secteur du tourisme. La Directrice exécutive d'ONU Tourisme, Zoritsa Urosevic, a présenté le Cadre statistique des Nations Unies de mesure de la durabilité du tourisme, outil essentiel pour appuyer les ambitions du secteur en matière d'action climatique. Une allocution de marque a également traité de l'innovation dans le domaine du financement de l'action climatique.

La mesure du carbone a été discutée à quatre niveaux : à l'échelle mondiale, pour comprendre l'ampleur du défi ; à l'échelon national, pour étayer les politiques du tourisme et les aligner sur les objectifs climatiques ; au niveau des entreprises, pour assurer la responsabilité à l'égard du changement ; et au niveau de l'étiquetage des produits, pour que les consommateurs puissent faire des choix durables en connaissance de cause. L'amplification des efforts de mesure permettra de mener des interventions fondées sur des données factuelles, mais les experts signalent aussi un certain nombre de défis, comme les limites des améliorations d'origine technologique, le besoin de modèles d'exploitation innovants et l'importance cruciale d'un changement des comportements.

Les discussions relatives à l'adaptation et à la régénération ont souligné le potentiel qu'a le tourisme d'appuyer les stratégies d'adaptation climatique et de régénération, en évoquant le besoin de mécanismes de financement extensibles, d'instruments financiers innovants et d'approches reposant sur la collaboration. Des exemples d'interventions et de stratégies éducatives pour accompagner les transitions vers la durabilité ont été présentés. Globalement, divers exemples d'innovation et de collaboration ont illustré comment faire pour rattacher la décarbonation au financement, faire reposer les stratégies d'adaptation sur des données scientifiques et prendre appui sur les plans d'action climatique pour entraîner un changement.

Nouveaux signataires de l'initiative de la Déclaration de Glasgow

L'initiative de la Déclaration de Glasgow continue d'aller de l'avant : ce sont plus de 370 plans d'action qui ont été mis au point à ce jour par les 900 signataires de la Déclaration. L'essentiel à retenir du Rapport sur la mise en application de la Déclaration de Glasgow 2024 a été rendu public à la COP29 :

  • 74 % des signataires disposant de plans climatiques font un travail de mesure
  • 92 % des plans incluent des efforts de décarbonation
  • 73 % des plans comprennent des mesures liées à la protection de la biodiversité
  • 41 % des plans incluent des mesures d'adaptation climatique
  • 29 % des plans font référence à la justice climatique
  • 82 % des signataires ayant des plans déclarent travailler en partenariat avec d'autres
  • 44 % des plans considèrent la question du financement de ces démarches comme restant un défi.

Durant la COP29, l'Agence nationale azerbaïdjanaise du tourisme et Minor International ont signé la Déclaration de Glasgow et 58 autres nouveaux signataires ont été annoncés, parmi lesquels Destination Canada, le Département du tourisme de la région de Samarcande (Ouzbékistan) et HOTREC (European Association of Hotels, Restaurants and Cafés), entre autres.

Vers un développement du tourisme résilient au climat

Dans le but de jeter les bases d'un mécanisme mondial de coordination et plateforme de partenariat, ONU Tourisme et l'Agence nationale du tourisme d'Azerbaïdjan ont signé la Lettre d'intention pour fixer un cadre aux fins de son établissement. Le partenariat assurera la continuité du processus dans le prolongement de la COP28 et jusqu'à la COP30 à Belém (Brésil) en 2025 et appuiera la transformation du secteur du tourisme pour l'inscrire dans un avenir bas carbone, durable et résilient.

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