L’OMT accueille une réunion de dirigeants mondiaux sur la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants dans le tourisme
PR No.: PR 17089
Une réunion d’experts a eu lieu au siège de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) à Madrid afin de débattre des mesures pour combattre l’exploitation sexuelle des enfants dans le secteur du tourisme. Il s’agit d’une initiative coordonnée par ECPAT International avec le soutien du Gouvernement néerlandais.
Malgré l’action internationale visant à mettre fin à l’exploitation sexuelle des enfants dans le tourisme, c’est un phénomène d’une telle ampleur et d’une telle vitesse de propagation, facilitées par les technologies, qu’il échappe à ce jour aux tentatives pour le contrer aux échelons international et national. Le manque de résultats de l’action collective et l’insuffisance chronique de données solides sont les principaux défis pour éliminer ce crime, d’après l’étude ‘Global Study - Offenders on the Move’, la source la plus complète d’information sur le sujet à ce jour.
« Alors que nous œuvrons pour un tourisme responsable et durable, nous ne pouvons pas faire l’impasse sur la protection des éléments les plus vulnérables de nos sociétés. Nous avons besoin, pour y arriver, d’instruments efficaces et d’un engagement mondial » a déclaré le Secrétaire général de l’OMT, Taleb Rifai.
« L’article 2 du Code mondial d’éthique du tourisme établi par l’OMT souligne que l’exploitation des êtres humains sous toutes ses formes, et spécialement lorsqu’elle s’applique aux enfants, porte atteinte aux objectifs fondamentaux du tourisme et constitue la négation de celui-ci » a-t-il rappelé, indiquant par ailleurs que l’OMT « progresse dans son travail de transformation du Code en traité international juridiquement contraignant, la Convention-cadre de l’OMT relative à l’éthique du tourisme, dont nous espérons qu’elle sera approuvée par notre Assemblée générale en septembre prochain ».
La lutte contre l’exploitation des enfants dans le tourisme est l’une des priorités de l’OMT, laquelle est à la tête, depuis 20 ans, du Réseau mondial sur la protection des enfants dans le tourisme.
La Présidente de l’équipe spéciale qui a piloté le travail d’élaboration de l’étude mondiale, Najat Maalla M’jid, a planté le décor pour la réunion quand elle a affirmé avec force : « L’exploitation sexuelle dans le cadre des voyages et du tourisme a le visage d’un enfant. Aucun pays n’est épargné par ce phénomène et aucun enfant n’est à l’abri. En cette Année internationale du tourisme durable pour le développement, mettons au cœur de notre action le droit des enfants à être protégés de la violence et de l’exploitation ».
La Rapporteuse spéciale sur le trafic et l’exploitation sexuelle d’enfants, Maud de Boer Buquicchio, a préconisé de « faire une place centrale à la protection de l’enfance dans les stratégies de développement du tourisme ». L’essor d’internet, l’intervention d’acteurs informels et la généralisation de l’accès aux voyages internationaux ont accru la « demande » et les dangers auxquels sont exposés les enfants. Parallèlement, la pauvreté extrême et le manque d’éducation, conjugués aux manquements persistants des systèmes de protection de l’enfance, alimentent « l’offre » d’enfants. Les experts internationaux réunis à Madrid estiment avoir au moins une partie des réponses ; ce qui fait défaut, c’est un engagement plus large.
Initiatives mondiales
Au nombre des initiatives menées à l’échelle mondiale, on relèvera les dispositifs mis en place par Interpol pour réduire l’éventualité qu’un délinquant sexuel connu puisse voyager à l’étranger sans être repéré. Peter van Dalen, de la Direction d’Interpol chargée de la criminalité organisée et des nouvelles formes de criminalité, a déclaré qu’Interpol, en coopération avec les pays, s’emploie à priver les délinquants sexuels connus de l’anonymat dont ils profitent quand ils voyagent. Des mécanismes existent, dont un système d’alertes internationales permettant l’échange transfrontières d’informations sur les délinquants sexuels reconnus coupables et un système international de vérification des antécédents des demandeurs d’emploi postulant à des postes en contact avec des enfants.
L’une des particularités de ce processus est qu’il mobilise fortement les acteurs du secteur privé, mus par la nécessité d’avoir un temps d’avance sur des pratiques susceptibles d’être très préjudiciables pour leur réputation et leur activité. Il y a eu des exemples récents, aux États-Unis d’Amérique, de personnel navigant ayant remarqué des situations inhabituelles d’enfants voyageant avec des adultes et qui est intervenu. Ceci montre qu’aucun pays n’est épargné par ce problème et, plus encore, que les investissements réalisés par le secteur des voyages et du tourisme en matière de formation du personnel et l’accès aux systèmes de notification peuvent être payants.
Le défi restant à relever est celui de la mise en œuvre des recommandations de l’étude dans le cadre d’une action concertée à plus grande échelle. La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU, Marta Santos Pais, a encouragé une articulation forte avec les processus mondiaux : « Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 est une occasion à ne pas manquer de changer le cours des choses et de reléguer pour de bon dans les annales toutes les formes de violence à l’encontre des enfants ».
Informations supplémentaires:
Code mondial d’éthique du tourisme établi par l’OMT
Projet de Convention-cadre relative à l’éthique du tourisme
Réseau mondial de l’OMT sur la protection des enfants dans le tourisme
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