Le développement du tourisme en Afrique menacé par la criminalité liée aux espèces sauvages
PR No.: 15017
Le tourisme d’observation de la faune est l’un des principaux segments touristiques en Afrique, selon une nouvelle étude de l’OMT publiée à l’occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage. Alors que le tourisme offre des perspectives de croissance pour tous sur l’ensemble du continent, le document souligne que le braconnage et le commerce illicite d’espèces sauvages représentent de sérieuses menaces pour l’avenir du développement socio-économique en Afrique.
Dans une optique visant à soutenir les efforts internationaux entrepris dans la lutte contre le braconnage, qui a atteint des niveaux sans précédent, et pour renforcer le rôle du tourisme face à la criminalité liée aux espèces sauvages, l’OMT s’engage dans une nouvelle voie : améliorer l’état des connaissances sur la valeur économique de l’observation de la faune en Afrique. Le rapport, intitulé Towards Measuring the Economic Value of Wildlife Watching Tourism in Africa, (Vers une mesure de la valeur économique du tourisme d’observation de la faune en Afrique), fournit une première vue d’ensemble de ce segment, de son impact économique et de l’engagement actuel du secteur touristique en faveur des mesures anti-braconnage.
« Non seulement le braconnage détruit de précieux écosystèmes, mais il menace sérieusement le développement socio-économique. La perte de biodiversité entraîne directement une perte d’opportunités de développement pour le secteur du tourisme en Afrique, qui assure la subsistance de millions de personnes », a expliqué le Secrétaire général de l’OMT, Taleb Rifai, dans son message à l’occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage.
Pour sa part, le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a déclaré : « Le commerce illégal d’espèces sauvages met à mal l’état de droit et menace la sécurité nationale. Il fragilise les écosystèmes et constitue un obstacle majeur aux efforts déployés par les communautés rurales et les populations indigènes pour gérer durablement leurs ressources naturelles. »
D’après l’étude, l’observation de la faune représente 80 % des ventes annuelles de voyages en Afrique, les safaris constituant le produit le plus populaire. Les espèces les plus menacées par le braconnage, telles que les éléphants et les rhinocéros, figurent parmi les plus appréciées lors des circuits d’observation de la faune.
L’étude met également en lumière l’importance économique du tourisme lié à l’observation de la faune. En plus de générer de précieux revenus dans les zones protégées grâce aux taxes d’entrée, un circuit classique d’observation de la faune coûte en moyenne 433 US$ et occasionne 55 US$ de dépenses diverses par personne et par jour. Par ailleurs, les circuits comprennent souvent d’autres services sur place tels que l’hébergement, le transport, le guide touristique et des événements culturels, générant des opportunités d’emploi non négligeables pour la population locale.
Les autorités touristiques ne sont que faiblement engagées dans la lutte contre le braconnage et l’étude fait remarquer que la marge de progression dans ce domaine est importante. Environ 50 % des voyagistes ayant participé à l’étude financent des initiatives anti-braconnage et/ou participent à des projets de conservation de la nature. Mais pour l’heure, seuls peu d’entre eux mènent une démarche proactive afin d’informer et d’engager leurs clients sur cette problématique.
« Vu son importance économique, le secteur du tourisme peut et doit jouer un rôle clé afin de sensibiliser les responsables politiques et les touristes sur les impacts dévastateurs de la criminalité liée aux espèces sauvages. Il doit également participer au financement des initiatives anti-braconnage. L’OMT reste en première ligne pour mobiliser la communauté touristique internationale sur cette problématique critique, qui exige une action immédiate de notre part », a ajouté M. Rifai.
Afin de faire progresser les connaissances sur l’importance économique de l’observation de la faune et sa capacité à contribuer directement aux efforts de conservation, l’étude préconise un certain nombre d’actions aux autorités touristiques nationales, notamment : une participation plus active aux initiatives anti-braconnage, l’intégration et l’évaluation systématique des données disponibles et le renforcement des capacités pour assurer un contrôle plus homogène des visiteurs et des recettes dans les zones protégées.
L’étude Towards Measuring the Economic Value of Wildlife Watching Tourism in Africa s’appuie sur une enquête conduite auprès de 48 autorités africaines de tourisme et de conservation situées dans 31 pays et de 145 voyagistes internationaux et africains. Cette enquête a été enrichie de statistiques, d’études de cas et d’entretiens approfondis effectués auprès des gouvernements et d’organisations internationales.
Note aux rédactions :
Le tourisme d’observation de la faune concerne exclusivement des formes non consommatrices d’activité autour des espèces sauvages, comme le fait d’observer et, éventuellement, de toucher ou nourrir des animaux, par opposition aux formes consommatrices telles que la chasse ou la pêche.
Le document Towards Measuring the Economic Value of Wildlife Watching Tourism in Africa, préparé par l’OMT avec le concours de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune (CMS), a été publié le 3 mars à l’occasion de la deuxième édition de la Journée mondiale de la vie sauvage.
Liens utiles :
Étude de l’OMT sur la valeur économique du tourisme d’observation de la faune en Afrique
Programme de l’OMT sur le développement durable du tourisme
Programme régional de l’OMT pour l’Afrique
Journée mondiale de la vie sauvage
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