Un milliard de touristes : une force à mettre au service d’un avenir durable
PR No.: PR 14076
Utilisation rationnelle des ressources, conservation et nouvelles technologies sont au cœur d’un nouveau partenariat international sur le tourisme durable [Londres (Royaume-Uni), le 5 novembre 2014].
Un nouveau programme international ayant vocation à servir de catalyseur de l’évolution, ces dix prochaines années, vers un tourisme plus durable a été lancé au World Travel Market de Londres.
Le programme de tourisme durable du Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables sera dirigé par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), organisme des Nations Unies, et par les gouvernements de la République française, du Royaume du Maroc et de la République de Corée, avec le soutien du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) qui abrite le secrétariat du Cadre décennal.
Le tourisme est aujourd’hui l’un des secteurs économiques pesant le plus lourd et en plus forte croissance dans le monde. Il contribue au PIB mondial à hauteur de 9 pour cent, représente 1 emploi sur 11 dans le monde et 6 pour cent des exportations mondiales. L’OMT prévoit qu’il y aura, d’ici 2030, 1,8 milliard d’arrivées de touristes internationaux chaque année.
Cependant, s’il n’est pas géré sur un mode durable, le tourisme peut détruire les ressources naturelles entraînant des pénuries d’eau, un appauvrissement de la biodiversité et une dégradation des terres, et alimenter, entre autres impacts, le changement climatique et la pollution. La contribution du tourisme au réchauffement de la planète est estimée à 5 pour cent des émissions mondiales de CO2.
Le Rapport sur l’économie verte 2011 élaboré par le PNUE révèle que dans un scénario de statu quo, la croissance projetée du tourisme d’ici 2050 aura pour effet d’accroître la consommation d’énergie de 154 pour cent, les émissions de gaz à effet de serre de 131 pour cent, la consommation d’eau de 152 pour cent et l’évacuation des déchets solides de 251 pour cent.
« À mesure que le tourisme poursuit son essor, les pressions se font plus fortes sur l’environnement et les espèces sauvages. En l’absence de gestion et de protection appropriées et d’investissements pour rendre le secteur plus ‘vert’, les écosystèmes et des milliers d’espèces remarquables seront mis à mal » a déclaré le Secrétaire général adjoint de l’ONU et Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner.
« Le tourisme a été identifié par le PNUE comme l’un des dix secteurs économiques les mieux à même de contribuer à la transition vers une économie verte qui soit durable et inclusive. Cette initiative importante a pour objet de faire prendre au secteur une orientation vraiment durable, qui réponde au défi de notre époque : promouvoir une économie verte à l’échelle mondiale qui prospère guidée par l’intérêt, plutôt que par le capital, de notre réservoir économiquement important d’atouts naturels » a-t-il ajouté.
Le Secrétaire général de l’OMT, Taleb Rifai, a déclaré quant à lui : « En tant qu’organisme de premier plan pour le tourisme, l’Organisation mondiale du tourisme s’attache à porter à son maximum la contribution du tourisme au développement tout en réduisant à un minimum ses impacts négatifs. L’OMT est heureuse de prendre la tête d’une initiative aussi importante et de collaborer avec des gouvernements et des institutions aux fins de la mise en œuvre du programme de tourisme durable du Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables ».
À titre d’exemple, dans les îles Galápagos et les Palaos, les visiteurs acquittent un droit d’entrée dans les zones protégées, appelé parfois « taxe verte ». Les recettes provenant de ces taxes, qui s’élèvent dans le cas des Palaos à 1,3 million d’USD par an depuis 2009, sont utilisées pour la conservation et le développement humain durable.
D’après les Tendances et politiques du tourisme 2012 de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), à mesure que le secteur du tourisme gagne en importance dans les pays de l’OCDE, le plus grand défi pour assurer un tourisme durable est la coordination horizontale et verticale des politiques.
Ce sont ces défis que le programme de tourisme durable du Cadre décennal a vocation à traiter, en s’employant à infléchir profondément les politiques de tourisme et à favoriser une durabilité accrue dans la chaîne d’approvisionnement du tourisme. Le programme, fondé sur la collaboration, vise à améliorer l’utilisation rationnelle des ressources, l’efficacité de la gestion et l’utilisation des nouvelles technologies pour promouvoir des modes de consommation et de production durables dans ce secteur clé.
De par son rang de destination touristique la plus visitée au monde, la France attache le plus grand prix à la préservation de son riche patrimoine culturel et naturel. C’est fondamental pour maintenir la qualité d’une destination qui reçoit 85 millions de touristes chaque année.
Forte de ses états de service à l’appui du tourisme durable, ayant assuré la présidence de l’Équipe spéciale internationale sur le développement du tourisme viable ainsi que du Partenariat mondial pour le tourisme durable, la France maintiendra son engagement en prenant la codirection du programme. L’expérience française dans ce domaine sera d’une grande utilité pour le Cadre décennal et les partenaires de ce programme important.
Le Ministre du tourisme du Royaume du Maroc, le Dr Lahcen Haddad, fait valoir que la nouvelle Vision 2020 du Maroc a pour but de placer le pays parmi les vingt premières destinations touristiques au monde et d’en faire un modèle de développement touristique durable en Méditerranée.
Pour le Ministre, cette stratégie ambitieuse vise à tirer profit des atouts naturels et culturels du pays tout en les préservant, de sorte que leur exploitation ait des retombées socioéconomiques aussi durables que possible pour toutes les parties prenantes.
En assumant ce rôle d’initiative, le Maroc cherche à se positionner comme une destination de pointe en matière de tourisme durable en Méditerranée. Toujours selon M. Haddad, le Maroc est attaché au Cadre décennal et l’a été depuis qu’il a participé activement aux travaux de l’Équipe spéciale internationale et de son successeur, le Partenariat mondial pour le tourisme durable.
Le Maroc a exercé la présidence du Partenariat depuis 2013 et se réjouit de prendre la codirection du programme de tourisme durable du Cadre décennal.
Mme Hyeri Han, Directrice adjointe de la Division Tourisme international au Ministère coréen de la culture, des sports et du tourisme, co-chef de file du programme, a déclaré que le Gouvernement de la République de Corée intègre déjà les principes de la durabilité dans ses politiques touristiques. Il est en train d’accélérer la mise en œuvre de ses programmes à l’échelon national, animé par la volonté de proposer des meilleures pratiques et des enseignements tirés en matière de tourisme durable.
La Corée s’emploie à promouvoir un tourisme durable dans le monde. Elle a soutenu activement le processus visant à inclure « le tourisme durable » dans la déclaration finale de la conférence Rio+20.
Note aux rédactions
À propos du Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables
Le Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables est un cadre mondial d’action renforçant la coopération internationale en vue de mettre au point, de reproduire et de mener à plus grande échelle des initiatives en matière de consommation et de production durables et d’utilisation rationnelle des ressources dans le monde entier. Il a été établi après que les chefs d’État, réunis au sommet Rio+20 sur le développement durable en 2012, ont convenu que les modes de consommation et de production durables constituent une pièce maîtresse du développement durable et apportent une contribution importante à la lutte contre la pauvreté et à la transition vers des économies vertes à faible émission de carbone. Le PNUE fait office de secrétariat du Cadre décennal et administre son fonds d’affectation spéciale.
Le programme de tourisme durable est le troisième programme à être lancé au titre du Cadre décennal. Les programmes des pratiques durables de passation des marchés publics et d’information des consommateurs ont déjà été lancés. Quant aux autres programmes, Modes de vie et éducation durables et Aménagement et construction durables, ils devraient l’être cette année.
Liens utiles :
Pour de plus amples informations sur le Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables, veuillez consulter le site http://www.unep.org/french/
Contacts :
PNUE
Chef Information et médias, Division du PNUE Communications et information publique : Shereen Zorba
Tél. +254 788 526 000.
Chef des communications, Division du PNUE Technologie, industrie et économie : Moira O’Brien-Malone,
Tél. : + 33 1 44 37 76 12 ou portable +33 6 82 26 93 73.
OMT
Responsable principal médias : Marcelo Risi
Tél. : (+34) 91 567 81 60
À propos du PNUE
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) est la voix de l’environnement au sein du système des Nations Unies. Fondé en 1972, le PNUE a pour mission d’orienter les efforts et d’encourager la formation de partenariats aux fins de la protection de l’environnement en inspirant et en informant les nations et les peuples et en leur donnant la possibilité d’améliorer la qualité de leur existence sans compromettre celle des générations futures.
Le PNUE joue un rôle de catalyseur, de défenseur, d’enseignant et de facilitateur, œuvrant à promouvoir l’usage avisé des ressources naturelles de la planète pour un développement durable. Il collabore avec un grand nombre de partenaires, entités des Nations Unies, organisations internationales, gouvernements nationaux, organisations non gouvernementales, entreprises, industrie, médias et société civile. Le travail du PNUE consiste notamment à fournir un appui aux fins de : l’évaluation et l’établissement de rapports sur l’environnement ; le renforcement juridique et institutionnel et la formulation de politiques environnementales ; l’utilisation et la gestion durables des ressources naturelles ; l’intégration du développement économique et de la protection environnementale ; la promotion de la participation du public à la gestion de l’environnement.