L’OMT, l’ONUDC et des ministres africains du tourisme, unis pour combattre la criminalité liée aux espèces sauvages
PR No.: PR14021
L’OMT, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et des ministres africains du tourisme ont pris l’engagement d’accroître le soutien apporté par le secteur du tourisme à la lutte mondiale contre un braconnage en pleine recrudescence, qui menace l’une des principales ressources touristiques de l’Afrique : sa faune et sa biodiversité exceptionnelles (ITB de Berlin, Allemagne, le 6 mars 2014).
Face à l’accroissement alarmant de la criminalité liée aux espèces sauvages sur le continent africain, l’OMT et les ministres du tourisme d’Afrique du Sud, Ghana, Guinée, Maurice, République-Unie de Tanzanie, Seychelles et Zimbabwe étaient réunis à l’ITB afin d’examiner la situation actuelle de pays considérés individuellement, de partager des données d’expérience et de débattre du rôle du secteur du tourisme dans les efforts en cours engagés à l’échelle mondiale pour combattre le braconnage. Des représentants officiels de l’Érythrée, Gabon, Mozambique, Ouganda, République démocratique du Congo, Sao Tomé-et-Principe et Zambie assistaient également à la réunion. Sont aussi venus le Directeur exécutif de l’ONUDC, Yuri Fedotov, ainsi que le Secrétaire d’État allemand au ministère fédéral de l’environnement, de la protection de la nature, de la construction et de la sûreté nucléaire, Jochen Flasbarth.
« Le tourisme est un moteur essentiel de la croissance durable, de la création d’emplois et de la réduction de la pauvreté partout en Afrique. Or, si on le prive de l’attrait que constitue la faune spectaculaire du continent, c’est le futur développement du tourisme et les millions de personnes qui en dépendent qui en feront les frais » a déclaré le Secrétaire général de l’OMT, Taleb Rifai. « Nous sommes ici pour collaborer en vue de soutenir l’action mondiale visant à sauvegarder le patrimoine naturel africain et à assurer le bien-être de la faune aussi bien que des gens. »
Yury Fedotov a fait observer que la criminalité liée aux espèces sauvages fait des ravages : « L’abattage et le trafic d’animaux sauvages ne se limitent pas à détruire des moyens d’existence et des écosystèmes et à compromettre le développement et la stabilité ; c’est une forme de criminalité perpétrée aux dépens d’activités économiques légitimes, en particulier le tourisme, qu’elle prive de revenus. À mesure que cette criminalité devient de plus en plus organisée et plus destructrice que jamais, elle ne peut être enrayée que par des interventions de grande ampleur et coordonnées. Les engagements tels que ceux qui ont été pris aujourd’hui sont cruciaux pour donner corps à l’action nécessaire pour faire obstacle à la criminalité liée aux espèces sauvages. L’ONUDC, qui a la garde de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, soutient les pays dans leurs efforts pour s’attaquer à ce problème critique. »
Jochen Flasbarth a souligné l’importance d’aborder le problème critique du braconnage sous un angle plus large et s’est félicité de l’engagement pris par le secteur du tourisme de prendre part à la lutte menée à l’échelle mondiale. « Il est très encourageant de voir le tourisme monter au créneau pour participer à la lutte menée à travers le monde, et en particulier que des institutions des Nations Unies, l’OMT et l’ONUDC, s’associent aux efforts pour lui faire une place parmi les priorités du secteur du tourisme. »
La faune africaine traverse l’une des crises les plus importantes qu’elle ait connues depuis des décennies. Le braconnage et le commerce lié à la faune illégal d’ivoire, de corne de rhinocéros et d’autres composantes de la biodiversité ont atteint des niveaux sans précédent. Ils portent atteinte non seulement aux espèces sauvages, mais à des écosystèmes entiers, et privent de fait les communautés locales de leurs moyens d’existence. Le tourisme, principale exportation de nombreux pays africains, n’est en rien épargné par la crise actuelle que représente le phénomène du braconnage. Le tourisme de nature et d’observation de la faune est l’un des principaux produits touristiques de l’Afrique et apporte, à ce titre, une contribution essentielle au développement socioéconomique de la région.
« La valeur de la faune va bien au-delà de sa beauté naturelle. La faune a bien plus de valeur vivante que morte. L’observation de la faune génère des milliards de dollars dans le monde chaque année. De nombreuses espèces migratrices protégées aux termes de la Convention sur les espèces migratrices, comme les éléphants, les baleines, les gorilles et les flamants roses, sont parmi les curiosités touristiques les plus importantes au monde. Les perdre, ce serait comme perdre la tour Eiffel, le Golden Gate Bridge, les pyramides ou la Grande muraille de Chine » estime Bradnee Chambers, Secrétaire exécutif de la Convention du PNUE sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage. « Il est encourageant d’observer que l’OMT et d’autres accordent une place aussi prééminente à la lutte contre le braconnage et le commerce illégal d’espèces sauvages dans le programme de l’ITB de Berlin. Il est également encourageant de constater que la protection de la faune à l’échelle internationale est de plus en plus un sujet de préoccupation pour les responsables du tourisme » a indiqué M. Chambers.
Les autres organisations représentées à la réunion aux côtés de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage étaient ABTA, l’Association africaine des voyages et du tourisme (ATTA), l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ), le Fonds international pour la défense des animaux (IFAW), l’Initiative des voyagistes pour un développement touristique durable (TOI), le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC) et le Fonds mondial pour la nature (WWF).
Note aux rédactions :
L’OMT mène actuellement une étude afin d’évaluer l’importance de la faune pour le développement du tourisme en Afrique, en vue de la présenter à la prochaine réunion de la Commission régionale de l’OMT pour l’Afrique à Luanda (Angola), du 28 au 30 avril 2014. L’étude fournira une vue d’ensemble de la valeur économique du tourisme d’observation de la faune en Afrique, notamment des données sur la dimension et les caractéristiques du tourisme d’observation de la faune en Afrique, en se fondant sur des enquêtes auprès des parties prenantes du tourisme. Elle posera les fondations en vue du lancement prochain par l’OMT d’une campagne de sensibilisation concernant les effets de la criminalité liée aux espèces sauvages sur le tourisme en Afrique et sur les communautés qui en dépendent pour leur survie.
Liens utiles :
Étude de l’OMT sur la valeur du tourisme d’observation de la faune
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